Le coût écologique

La terre cuite

L’intérêt écologique d’un produit doit s’apprécier tout au long de son cycle de vie, de l’extraction des matières premières à son recyclage en passant par son usage. Il est clair qu’aucune poterie au monde ne peut prétendre à la même espérance de vie que ses concurrents métalliques, fonte et surtout inox, nettement moins sensibles aux chocs thermiques ou mécaniques accidentels. C’est pourquoi il est important de bien comprendre les propriétés de la poterie, de manière générale, pour optimiser sa durée de vie (cf. conseils d’utilisation), sachant que, bien utilisée, cette poterie noire a l’avantage d’être virtuellement inusable à l’échelle d’une vie, en raison de ses propriétés uniques.

Dans les pays pauvres où la poterie est encore l’unique solution, les récipients de tous les jours sont très loin d’avoir la qualité de la poterie de Molelos mais la casse n’est pas un souci car on connaît l’art de la réparation maison ! Chose bien entendue exclue dans notre univers où la tolérance au gaspillage est un signe extérieur de richesse…

Les métaux

Concernant les récipients métalliques, il vaut mieux éviter le chapitre « cout réel de la production » que ce soit à propos de l’impact environnemental et social de l’exploitation des minerais nécessaires ou des filières de fabrication et même de recyclage, le tout peu avare en consommation d’énergie et rejets divers dont nous profitons tous, hélas. Avec la course à la dernière goutte de pétrole, une des principales plaies écologiques de notre époque est justement cette ruée vers les derniers gisement rentables des métaux sans lesquels notre mode de vie ne résisterait pas longtemps.

Loin de nous l’idée de vouloir bannir systématiquement l’usage du métal (nous y revenons un peu plus loin), mais il ne faut pas se voiler la face : le coût effectif du métal est considérable et si nous devions en payer le prix réel il serait tout simplement inaccessible. De ce point de vue, la fonte conserve un certain avantage sur l’inox, malgré sa fragilité et sa facilité à s’oxyder comme le fer. En effet le fer est encore loin d’être épuisé, les filons exploités sont encore assez riches et comparé à la plupart des autres métaux son exploitation est moins polluante et énergivore, ce qui pose problème c’est davantage l’échelle de son exploitation avec son cortège d’abus en tous genres. Mais que dire du nickel, indispensable pour obtenir un acier inoxydable ? Son exploitation tristement célèbre est carrément désastreuse sur le plan écologique (abondamment documentée) .

Les matières naturelles

En comparaison, l’impact environnemental de l’exploitation d’un filon de terre réfractaire pour faire des poteries culinaires parait bien dérisoire. Le grès qui constitue la terre de base des poteries de Molelos est une veine d’environ 250 km de long, orientée SO-NE. La carrière actuellement exploitée aurait été en activité dès l’époque romaine ! D’autres sites d’exploitation existent dans la région mais se trouvent aujourd’hui sur des terrains privés et ne sont plus sollicités depuis longtemps, bien qu’ils soient toujours exploitables.

entrée de la carrière
entrée de la carrière
carrière principale
carrière principale

On voit ici l’entrée de la carrière puis la cavité en cours d’exploitation, inondée par les pluies abondantes du printemps. Aujourd’hui il n’est plus question d’aller récolter la terre avec sa pioche et sa pelle. Avec des moyens mécaniques, il faut à peu près une journée pour récolter assez de terre pour les besoins d’un potier pendant 10 ans ! On trouvera sans peine sur internet des photos de mines d’où sont extraits des métaux communs : nous ne sommes clairement pas sur la même planète en terme d’impact.

L’énergie

Est-ce à dire qu’il faut se passer de métal à la cuisine ? Pas forcément mais il faut désormais apprendre à l’utiliser à bon escient. Par exemple,  pour une cuisson brève à feu vif il est bien évident qu’une simple poêle en fer (un ustensile on ne peut plus durable) représente l’optimum et qu’il vaut mieux oublier la poterie pour ce mode de cuisson, tout au moins si l’on veut être cohérent sur le plan énergétique. Cela dit,  on peut aussi faire le choix de s’en passer, ce mode de cuisson n’étant pas indispensable.

Par contre pour des cuissons un peu plus longues, l’économie réalisée pendant le fonctionnement à feu doux ou modéré compense peu à peu le surcoût induit par l’inertie thermique de la poterie ; et plus le temps de cuisson est long plus l’avantage est à la poterie (c’est le même principe que l’inertie thermique en construction). Cette poterie culinaire est également économique à la fabrication qui demande des températures de cuisson relativement basses : moins de 900°C au Portugal atteint au bout  de 4-5 h de cuisson comparé aux 1100-1300°C généralement nécessaires à l’émaillage, quand ce n’est pas en deux cuissons. Les fours à bois se contentent des branches secondaires délaissées par le marché du bois de chauffage.

recyclage
recyclage

Et cerise sur le gâteau, une cocotte en terre cuite Oyera est idéale pour la cuisson au four solaire.

une cocotte en terre cuite Oyera dans un four solaire
une cocotte en terre cuite Oyera dans un four solaire
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